Le sixième rapport du GIEC : décryptage en 6 points

Damien, 04 Avr 2023
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Connaissez-vous le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le GIEC ? Créé en 1988 par le Programme des Nations unies pour l’environnement et l’Organisation météorologique mondiale, il rassemble aujourd’hui les scientifiques de 195 États dans le monde. Son objectif : synthétiser l’état des connaissances sur le changement climatique et le rôle de l’activité humaine.

Depuis sa création, il a publié 6 rapports d’évaluation (1990, 1995-1996, 2001, 2007, 2013-2014, 2015-2021) montrant l’intensification de l’effet de serre du fait de l’activité humaine et la hausse rapide et anormale de la température sur terre. Indépendant, le GIEC vise avant tout à éclairer les parties prenantes au travers d’informations scientifiques qui font consensus à l’échelle mondiale, et servent notamment de base aux États pour trouver des accords dans la lutte contre le réchauffement.

Nous avons d’ailleurs fait une vidéo pour vous expliquer en images comment atteindre les objectifs du GIEC :

En 2023, le GIEC a publié une nouvelle synthèse (accessible dans sa version originale ici, en anglais). Un document de référence que l’on vous propose de mieux comprendre dans cet article ⬇️.

1. D’abord, c’est quoi ce rapport ?

Fruit d’une collaboration internationale renouvelée, ce 6ème rapport synthétise les connaissances scientifiques acquises entre 2015 et 2021 sur le changement climatique. Il se base sur les contributions des 3 groupes de travail qui composent le GIEC :

  • Groupe de travail 1, qui étudie les aspects scientifiques du changement climatique.
  • Groupe de travail 2, qui met en évidence l’impact et les vulnérabilités des systèmes socio-économiques et naturels.
  • Groupe de travail 3, centré sur les solutions envisageables.

Un rapport qui se compose lui-même de trois parties : l’état actuel du monde et les tendances à l’œuvre, les changements climatiques futurs, et enfin les risques et réponse à court et long terme. 36 pages qui constitueront la base scientifique principale du premier bilan mondial de l’Accord de Paris (COP 21), qui aura lieu lors de la COP28 à Dubaï (aux Émirats arabes unis) à la fin de l’année 2023.

2. Les émissions de gaz à effet de serre toujours en augmentation

Les rapports successifs du GIEC ont toujours été clairs sur un point : les activités humaines ont sans équivoque provoqué le réchauffement de la planète, principalement par le biais des émissions de gaz à effet de serre.

C’est ainsi que pour la période 2011-2020 (9 ans), la température du globe a atteint 1,1° de plus qu’entre 1850 et 1900 (50 ans). Pour le GIEC, la planète atteindra +1,5 °C dès le début des années 2030, mais il est possible de limiter ce réchauffement à +2°C.

Conséquences de cette augmentation : environ 3,3 à 3,6 milliards de personnes vivent dans un contexte de grande vulnérabilité au changement climatique, des écosystèmes durablement endommagés, la mort massive d’espèces sur terre et dans les océans, une sécurité alimentaire et un accès à l’eau en danger. Les traumatismes liés à ces évènements extrêmes entraînent également l’apparition de problèmes de santé mentale, cités pour la première fois à 3 reprises dans ce rapport.

Et demain ? La loi sur l’accélération des énergies renouvelables vise notamment à réduire de 55% les émissions européennes de gaz à effet de serre d’ici 2030. Et bonne nouvelle, ces énergies renouvelables coûtent de moins en moins cher !

3. Concrètement, quels sont les risques ?

Certains impacts du changement climatique (cités plus haut) sont déjà irréversibles. Alors, voici ce que l’on peut ENCORE éviter : les vagues de chaleur, la déshydratation, l’hyperthermie, les précipitations extrêmes, les sécheresses, la quantité et qualité de l’eau, la fonte de la cryosphère, les allergies, maladies, famines, le changement de comportement et l’extinctions de nombreuses espèces.

Tout n’est pas perdu, loin de là 💪. Pour réduire les risques et combattre un problème, la première étape, c’est de comprendre : en lisant cet article, en s’informant, ou en participant à une Fresque du Climat (un jeu collaboratif, basé sur les rapports du GIEC, dont on vous parlait déjà ici) par exemple.

Nous parlerons également des leviers d’action dans le point 5 de cet article.

4. Les énergies fossiles au cœur du problème

Dans ce 6ème rapport, le GIEC met en lumière le rôle central des flux financiers en direction des énergies fossiles. Selon lui, “Les niveaux actuels des ressources financières dédiées au climat sont très insuffisants et sont encore largement dépassés par les flux de financement des énergies fossiles”. Effectivement, même si la communication des acteurs historiques de l’énergie valorise des investissements nombreux dans le renouvelable, la majorité des investissements de ces groupes se dirigent encore vers les énergies fossiles.

Or, le rapport souligne également qu’il y a 50% de chance que les infrastructures existantes d’énergies fossiles nous fassent dépasser le budget carbone pour limiter un réchauffement climatique à +1.5°C. Concrètement, cela signifie que même sans nouveaux investissements dans le fossile et nouvelles constructions de sites d’extraction, nos équipements fossiles vont contribuer massivement au réchauffement.

Il est donc urgent d’en sortir, notamment en arrêtant d’investir dans ces énergies, en fermant les centrales qui les utilisent, et en investissant massivement dans les énergies renouvelables.

5. En France, que peut-on faire ?

Une première : le GIEC met en avant dans ce 6ème rapport la sobriété comme l’une des solutions clés pour atteindre la neutralité carbone.

  • Dans le secteur de l’électricité, le potentiel de baisse des émissions s’élève par exemple à 73% avec des comportements plus sobres.
  • L’efficacité énergétique des bâtiments, c’est 66% de potentiel de réduction.
  • Quant aux transports et à l’alimentation, ils représentent respectivement 67% et 44% de réduction d’émissions possibles.

Le gouvernement français cite quant à lui 4 piliers qui sont à la base de sa stratégie énergétique : la sobriété énergétique, l’efficacité énergétique, l’accélération du développement des énergies renouvelables, et la relance de la filière nucléaire française.

À l’échelle individuelle, il est enfin important de noter qu’un changement de style de vie peut apporter des co-bénéfices à la réduction de l’impact, l’un d’entre eux étant le bien-être : changer et baisser nos émissions peut aussi être positif ! À ce titre, nous vous proposons 3 idées pour passer concrètement à l’action :

  • Calculer votre empreinte carbone : de très loin l’action la plus efficace, afin de savoir où agir personnellement, et dans quels secteurs demander des changements structurels pour agir collectivement.
  • Partager cet article et vos découvertes autour de vous : faire grandir la prise de conscience et la connaissance du sujet, c’est le meilleur moyen de donner plus de poids aux efforts menés pour réduire l’impact de nos actions sur le climat.
  • Lire cet article, pour découvrir 10 actions simples pour devenir écolo au quotidien.

6. Pour éviter les nœuds au cerveau : voici une synthèse en images

Plus que jamais, l’heure est à l’action ✊. Avec cet article, nous espérons vous avoir donné l’essentiel des informations à connaître sur le sixième rapport du GIEC. Nous souhaitions également vous (re)dire que chez ilek, une oreille attentive sera toujours là pour échanger avec vous sur ces sujets, et en particulier vous accompagner dans l’une des actions que nous connaissons le mieux : la sobriété énergétique !

Plus d’infos

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À propos de l’auteur(e)

Damien a rejoint ilek en janvier 2019 pour mettre en valeur le travail et l’engagement quotidien de nos producteurs et productrices d’énergie. Passionné de territoire, d’environnement, de nature et d’écologie, il accompagne depuis nos partenaires. Le petit bonus : un super accent toulousain !

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