Connaissez-vous RTE ? Si vous êtes client·e ilek, vous avez normalement déjà entendu parler de Réseau de transport d’électricité : le gestionnaire de réseau de transport français, responsable du réseau public de transport d’électricité haute tension en France métropolitaine continentale (la Corse n’est pas concernée). Chaque année, RTE publie son bilan électrique, un document public permettant de partager les données sur le système électrique du pays, informer les citoyens sur l’évolution du réseau, et nourrir les prises de décision des pouvoirs publics. Et en février dernier, c’est le bilan de l’année 2023 qui a été publié : le document complet est disponible ici, et notre décryptage en 5 points est juste là pour vous ⬇️.
1. La baisse des consommations électriques se confirme
Pour retrouver des niveaux de consommations comparables à 2023, il faut en effet désormais remonter aux années 2020 ! Avec une consommation électrique de 445 TWh en 2023 (corrigée des effets météorologiques et calendaires), la France enregistre en effet un recul de consommation de 3,2% par rapport à 2022, et de 6,9% par rapport aux moyennes historiques enregistrées entre 2014 et 2019 : c’est l’une des baisses les plus fortes jamais enregistrée, et elle concerne tous les secteurs (résidentiel, industriel, tertiaire).
Si notre consommation avait été historiquement très basse en 2020 (458,7 Twh) lors de la crise du Covid et des confinements successifs, on observe ainsi une baisse durable des consommations à l’échelle du pays, sous l’effet combiné des mesures prises en matière de sobriété énergétique et du climat.
En effet, il demeure nécessaire de nuancer cette “bonne nouvelle” : 2023 a été la deuxième année la plus chaude jamais enregistrée en France 🌍. Le chauffage domestique étant responsable de plus de 66% de la consommation électrique d’un foyer français, on observe clairement un impact du changement climatique sur notre baisse de consommation électrique.
2. La production d’électricité augmente
Grâce à une reprise de la production nucléaire (elle avait été exceptionnelle basse en 2022) et à une augmentation de la production renouvelable, la France augmente de 11% sa production d’électricité en 2023.
Fait notable, alors que la production d’hydroélectricité avait déjà atteint un record en 2022 (niveau maximum de production jamais atteint depuis 1976), elle a en 2023 encore relevé le niveau avec une augmentation de 18% de la production par rapport à l’année précédente. Seconde source de production d’électricité en France, l’hydroélectricité représente en 2023 12% de l’électricité produite en France.
3. Les énergies renouvelables creusent l’écart
Véritable pas en avant pour la filière des énergies vertes françaises, l’année 2023 a vu la part du renouvelable s’accroitre fortement : les énergies renouvelables représentent 28,5% de notre production totale d’électricité en 2023. À l’inverse, la production thermique fossile a atteint son plus bas niveau depuis 2014, et la production d’électricité à base de charbon est désormais anecdotique dans le mix énergétique français (moins de 0,17% de notre production annuelle).
En particulier :
- La production éolienne terrestre a battu un nouveau record grâce à un parc installé de plus en plus conséquent. Elle permet ainsi de sécuriser les approvisionnements électriques en saison froide, limitant ainsi le recours aux centrales alimentées par des combustibles fossiles.
- La production éolienne marine a poursuivi sa progression, avec un premier parc en service depuis fin 2022, et deux autres parcs qui devraient débuter leur production courant 2024.
- L’installation de capacités photovoltaïques a également progressé à un rythme record, permettant de mener cette énergie à 4,3% de notre production nationale.
4. Minimum historique pour les émissions de gaz à effet de serre
16,1 mégatonnes d’équivalent CO2, ce sont les émissions de gaz à effet de serre du système électrique français en 2023, et elles n’avaient pas atteint ce niveau depuis le début des années 1950. 10 fois inférieures à celles de l’Allemagne, elles sont comparables à des pays disposant d’une production hydroélectrique conséquente comme la Norvège ou la Suisse par exemple.
Selon l’ADEME, 16,1 mégatonnes de CO2 représentent l’équivalent de 10,6 milliards de km en avion (soit plus de 250 000 tours du monde en avion), ou bien de la production de 64 millions de jeans.
5. Le système électrique européen est en route vers la décarbonation
Tout comme en France, pour la seconde année consécutive la consommation d’électricité en Europe a marqué un ralentissement : une baisse de 3 % entre 2022 et 2023, qui fait suite à la diminution de 4 % déjà constatée entre 2021 et 2022. Et la bonne nouvelle, c’est que cette baisse s’accompagne aussi d’une transformation progressive du mix de production électrique pour atteindre peu à peu la neutralité carbone.
Ainsi, on constate une hausse significative de la part des énergies renouvelables dans l’électricité produite en Europe : de seulement 31% en 2013, nous atteignons aujourd’hui 48% de l’électricité qui est produite chaque année sur le sol européen via des technologies renouvelables. L’énergie éolienne se place ainsi à la seconde place des production les plus importantes, juste derrière le nucléaire et devant l’hydroélectricité.
Alors on ne sait pas ce que vous en pensez, mais chez ilek, on trouve que 2023 a été une belle année pour la production d’énergie verte en France et en Europe 🌿 !
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À propos de l’auteur(e)
Damien a rejoint ilek en janvier 2019 pour mettre en valeur le travail et l’engagement quotidien de nos producteurs et productrices d’énergie. Passionné de territoire, d’environnement, de nature et d’écologie, il accompagne depuis nos partenaires. Le petit bonus : un super accent toulousain !